vendredi 27 février 2015

D'où viennent nos fruits et légumes ? Le chirimoya

Connaissez-vous le chirimoya ?

Déjà en français on dit "anone". Ensuite l'anone est assez difficile à trouver en France : je n'en ai jamais trouvé dans les supermarchés, uniquement chez certains marchands de fruits et légumes, souvent spécialisés en fruits exotiques.

C'est donc à Asnières en région parisinne que j'ai découvert ce fruit un peu par hasard et que je suis devenu un "chirimoya addict".

C'est un fruit parfumé, à la chair blanche, dont l'odeur et le goût rappellent un peu ceux de la poire, mais en plus crémeux. Quand on le trouve en France, mais aussi en Espagne, il est généralement bien vert et très dur. Il faudra alors attendre quelques jours afin qu'il murisse : il deviendra alors plus mou à la pression, et aura de nombreuses tâches noires sur la peau. Pour le déguster, il suffit alors de la découper en deux et de le manger à la petite cuillère, en se débarrassant au passage des nombreux petits pépins qui ressemblent à de petits cailloux noirs qu'il contient.


Malheureusement parfois quand on le trouve en France, l'anone prend une mauvaise tournure en murissant : cela est dû aux conditions de conservation de ce fruit délicat qui ne supporte pas très bien les "coups de froid".
La période où il est possible d'en trouver en France est pendant l'hiver.

En Espagne le chirimoya est cultivé  dans certaines régions d'Andalousie, celles qui ont la particularité de bénéficier d'un climat de type sub-tropical. Dans "le petit coin de paradis" chez Paquita, sa vallée au micro-climat de type sub-tropical sec près du village d'Allozaina, on pouvait en trouver plusieurs qui côtoyaient les avocatiers, mais ils avaient besoin d'être arrosés. Et il se trouve que c'était justement la pleine saison des chirimoyas dans la vallée de Paquita, j'en ai donc dégusté plusieurs pendant la semaine où je suis resté.
Que  ce soit à Allozaina ou à Monda, nous ne sommes plus très loin de la costa tropical, zone littorale d'une centaine de kilomètres appartenant à la province de Grenade, bénéficiant d'un microclimat particulier, avec plus de 300 jours d'ensoleillement par an et une température moyenne de 20°C, rendant les lieux propices à la culture de fruits tropicaux.
Lors de mon prochain wwoofing début mars près de la ville de Torrox je serai encore plus proche de ctte région.
Sur l'arbre
Le chirimoyo, le nom espagnol de l'arbre à chirimoyas
Des chirimoyas de toutes tailles et de tous degrés de maturité

jeudi 26 février 2015

D'où viennent nos fruits et légumes ? Le figuier de Barbarie et le figuier commun

Une série d'articles pour présenter les arbres ou plantes qui produisent les fruits et légumes que nous trouvons régulièrement dans nos assiettes mais dont les citadins que nous sommes ne savons généralement rien ou très peu.

La figue de Barbarie
Aussi appelée poire cactus, elle provient du figuier de Barbarie, originaire du Mexique, elle n'a donc rien à voir avec la figue classique du figuier.
Moi par exemple, j'adore les figues, mais en revanche je n'aime pas du tout les figues dites de Barbarie : ça pique, il y a pleins de petits noyaux à l'intérieur, bref pour moi il ne s'agit vraiment pas du même fruit !

Christina et moi nous sommes doc posé la question de savoir pourquoi le figuier de Barbarie est appellé "figuier" en français...

En espagnol, figuier se dit "higuera" et figuier de Barbarie "chumbera", donc rien à voir.
En anglais, la figue de Barbarie est appellée "prickly pear" -poire piquante- et la figue "fig". Les anglo-saxons comparent donc davantage la figue de Barbarie à une poire du genre piquante qu'à une figue, et cela semble plutôt plus logique qu'en français.

Des recherches faites sur internet semblent indiquer que ce nom trouve son origine au Moyen-Âge en référence aux côtes du Maghreb, où le fruit s'y est particulièrement bien implanté. Paradoxalement, en Afrique du Nord on l'appelle "karmouss nssara" ou figue des Chrétiens !

Ici un figuier de Barbarie dans la ferme de Christina

Et toujours dans la ferme de Christina, un véritable figuier celui-là, ce n'a vraiment rien à voir ! Noter les multiples branches qui tombent puis remontent du figuier. Pour le moment, ce n'est pas la saison, il n'y a même pas encore de fleurs...


Les branches descendent puis remontent à leur extrémité tout autour du figuier

mercredi 25 février 2015

Carnaval !

Ce samedi 28 février, c'était carnaval à Monda. C'est en effet la période des carnavals en Espagne à cette époque de l'année (en février), le plus célèbre d'entre tous étant celui de Cadix.
Les actualités nationales espagnoles n'arrêtent pas d'en parler.
D'une façon générale, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus de fêtes en Espagne qu'en France. Bientôt ce sera la fête de la constitution en Andalousie...


Défilé du carnaval dans les rues de Monda l'après-midi



 


Le soir sur la place de la constitution
Des mini-spectacles de chants comiques se succèdent

dimanche 22 février 2015

Bienvenue à Monda

Monda, pas Ronda !

Monda est un petit pueblo dans les montagnes, à environ 400 mètres d'altitude, dans la vallée de Guadalhorce, et à 20 km de Marbella, donc tout près de la côte !

Monda n'a que quelques 2200 habitants et pourtant le village possède une école de formation au design, environ trois restaurants, 1 ou 2 discothèques, deux supermarchés, 2 ou 3 panaderias (boulangeries), une carnaceria (boucherie) et surtout plus d'une dizaine de bars ! C'est beaucoup pour un si petit village, mais cela offre l'avantage incontestable d'en faire une ville très animée !


Je suis logé chez une anglaise d'une soixantaine d'année, parlant français, ce qui présente certains avantages - et qui possède una finca (ferme) à 2,5 km du centre.
Christina, ma logeuse, m'a un peu raconté l'histoire de Monda ces dernières années : beaucoup de maçons travaillant sur la côte toute proche, pouvant gagner 100 € par jour, et puis avec la crise, plus rien : les constructions s'arrètent, les habitants de Monda se retrouvent presque tous au chômage, et c'est toujours le cas actuellement.
Mais le village a l'école de design comme atout économique et a conservé malgré tout une bonne partie de ses commerces et de sa vie de quartier.

La finca de Christina contient principalement des orangers, mais il y a aussi quelques autres arbres fruitiers, notamment des figuiers et grenadiers, ainsi qu'un jardin potager, avec des salades, des artichauds, des céleris, des épinards, de la mâche, etc.
En cette saison les potagers sont assez maigres il faut le dire...
En allant vers la finca
Le rio à traverser en allant vers la ferme
On peut souligner aussi que sous certains aspects du wwoofing, je passe un peu du tout au tout par rapport à mon précédent wwoof : autant la précédente ferme, qui était tenue par un couple Deutch - Sud-africain, était dans un état de propreté irréprochable, où chaque chose avait sa place à telle point que j'avais parfois peur de toucher aux choses de peur de les salir ou de ne pas placer le bon objet au bon endroit, autant ici la propreté laisse parfois un peu à désirer, et les choses souvent faites de façon improvisées. Mais je m'entends plutôt bien avec mon hôtesse, malgré ses quelques sautes d'humeur par moment, et c'est cela le plus important malgré tout.

Mon travail a consisté jusqu'à présent à binner, désherber, déplacer des branches et creuser des trous pour planter de nouveaux arbres fruitiers. Mon hôtesse n'est pas très exigente sur le travail, ni en qualité ni en quantité, mais j'ai un peu de difficulté à recueillir d'elle des informations sur ses méthodes de culture. Ceci est notamment dû à la difficulté pour Christina à s'exprimer vraiment bien dans un français un peu technique.
Là où l'on mange le midi ; la caravane sert parfois d'alojamiento (logement) pour certains wwoofers
La yourte de Christina qui lui sert d'atelier de peinture
De nombreux orangers un peu partout donnant des "oranges à jus"
La finca d'un hectare environ est répartie sur plusieurs niveaux
Una cabra (chèvre) malade ; il y a trois chèvres actuellement sur la finca

El huerto (le jardin potager)




dimanche 15 février 2015

Bandolero !

Vendredi, toujours à Ronda, je suis allé au museo del bandolero.
Je n'aime pas beaucoup visiter les musées en principe ; quand j'y vais, c'est généralement parce-que je suis accompagné ou que je n'ai rien d'autre à faire et c'est alors une façon pour moi de "tuer le temps". Mais ce petit musée-là m'intriguait. Je dois avoir été bandit ou bandolero dans une vie antérieure, c'est pour ça...

J'ai ainsi appris que le banditisme à l'espagnole ne datait pas d'hier. Il existait déjà du temps de l'occupation romaine et s'est constitué en réaction et rébellion à l'oppression et l'injustice des pouvoirs en place. Le banditisme a certes existé dans toute l'Espagne mais il trouva un terreau particulièrement fertile pour s'implanter dans la Serrania de Ronda ; c'est pourquoi un musée lui a été dédié.
Attaque d'une dilligence
Réglement de compte dans une taverne
Les relations des bandoleros avec les femmes : un mélange de séduction, de violence et de romantisme
Le bandolero n'est pas un simple bandit de grand chemin, il peut être comparé à un Robin de bois à l'espagnole : il prend aux riches corrompus pour redonner aux pauvres. En révolte contre l'ordre établi, il lutte, dans une certaine mesure, pour la justice sociale.


Au XVIIIe et XIXe siècles, le phénomène prit une telle ampleur que les autorités, en particulier la Guardia Civile (police espagnole), ne parviennent pas à l'enrayer. Ainsi c'est dans la Serrania de Ronda que les plus célèbres bandoleros sont nés et se sont illustrés.
Dessin de contrebandier
"El bandido" (dessin)
Le dernier bandolero d'Andalousie fut "Pasos Largos", qui mourut en 1932.

samedi 14 février 2015

Mais Ronda la tauromachique...

Il n'y a qu'un seul hic à cette ville pleine de charme, mais pour moi il est de taille : c'est qu'elle est tauromachique !
Tauromachique à en perdre haleine !
Devant l'arène
Il y a bien sûr l'arène de taureau et les magasins de souvenirs qui vont avec, comme à Séville ou à Malaga. Mais il y a aussi plein de lieux, cafés ou restaurants où  les références à la tauromachie sont particulièrement présentes.




C'est ainsi qu'hier je me retrouve dans un bar à tapas qui de l'extérieur ne laissait rien présager et que l'on m'avait conseillé, "la dame qui tient le bar est très gentille et très communicante" m'assure-t'on, alors je rentre confiant sans trop faire attention, je commande une portion de paella à une dame effectivement plutôt sympathique et qui tient absolument à me faire goûter sa paella maison, puis j'écarquille un peu plus les yeux pour voir le décor qui m'entoure...


C'est alors que je vois tout autour de moi d'un côté partout peins de photos multicolores de tauromachie et de l'autre plein de représentations d'un Jésus crucifié ou d'une vierge Marie en transe... Un peu géné de me retrouver là, moi le (semi) végétarien de service, je me risque alors à demander à la tenancière fort agréable au demeurant : "No hay una contradicion ?"
Avec mon mauvais espagnol, j'ai du mal à argumenter mais je parviens quand même à préciser ma pensée et à dire : "Tu piensas que a Jesus le gustaria la toromachia ? Mi pienso que no..."
C'est là que je commets une erreur, j'aurais dû la laisser venir au lieu de répondre moi-même à la question car là elle se contente de répondre : "Es tu opinion, cada tiene su opinion."
Puis elle ajoute : "No hay contradicion. Son cosas diferentes. Hay la fe (la foi) ; y hay la toromachia, y la toromachia es un arte."

Voilà, d'un côté il y a la foi, et de l'autre il y a la tauromachie, qui est associé à un art,  Et on ne fait pas de lien entre les deux. On sépare les choses. Ainsi il n'y a pas de problème, pas de remise en question.
Je n'ai pas osé prendre de photos devant elle mais le lendemain je prends un café dans une autre cafeteria et à nouveau le même type de décors et de contraste s'offre à moi. Cette fois je demande à pouvoir prendre des photos mais n'engage pas la conversation...

;


Je demande plus tard à la réceptionniste du petit hôtel où je me trouve si ce mélange des genres est récurrent à Ronda.

Il semble en effet que cette étrange cohabitation soit assez courante, et qu'elle n'est pas questionnée ou remise en question tout simplement parce-que les gens n'en parlent pas.
Ainsi d'un côté en septembre il y a la feria durant une semaine qui se termine par la corrida goyesque (goyesca) le samedi, et de l'autre en avril il y a la semana santa (semaine sainte précédant Pâque) comme dans toutes les villes d'Espagne et qui se vit avec une intensité exceptionnelle par rapport à ce qui se passe en France.

La corrida à fond (à mort pourrait-on dire) d'un côté : la mise à mort lente et cruelle d'un animal mise en scène pour l'assimiler à une forme d'art, et la ferveur religieuse à fond de l'autre, et tout cela cohabite allègrement !

Schizophrénie ?

Le poids de la cuture taurrine et des conditionnements qui en résultent en sont certainement la cause...

A suivre, peut-être.

vendredi 13 février 2015

Ronda la magnifique

En "inter-wwoof" pour quelques jours, je fais ainsi le touriste.

Magnifique oui, c'est le mot !
Et pourtant je ne suis pas du genre à m'extasier pendant des heures devant des paysages fleuris, mais là ça vaut quand même plus qu'un simple coup d'oeil.
La plaza del Socorro

La Serrania de Ronda autour de la ville
Vue du Pont Neuf
La ville est ainsi coupée en deux par le Tajo, un gouffre de 165 mètres de haut et de 80 mètres de large. Le pont Neuf qui relie la vielle ville fondée par les romains et la ville plus commerçante fondée au 16e siècle avec ses arènes, offre une vue saisissante sur la Serrania de Ronda.

Le Pont Neuf, à couper le souffle !




C'est aussi une ville remplie de musées et monuments de toutes sortes pour les amateurs que cela intéresse : musée de la casa, casa del Rey Moro, centro de interpretacion del vino, musée du bandolero (on y reviendra), banos arabes et j'en passe.


On peut aussi flaner dans la vieille ville et se prendre pour un voyageur romantique...


Enfin je n'aurais pas vécu en vain !
Ronda, 3e ville touristique de l'Andalousie après Séville et Grenade paraît-il, est enfin, avec ses arènes, une ville très tauromachique... C'est là que le bas blesse (à suivre)...

Les arènes de Ronda