Un article écrit en mars, juste avant d'aller dans mes deux derniers wwoofings (chez mon couple d'anglais puis à l'ashram), et remis au goût du jour...
A l'auberge de jeunesse où je me trouvais il y a quelques jours, à Grenade, parmi les volontaires présents je remarque une jeune femme à l'aspect plutôt fermé et qui s'affaire à nettoyer impeccablement la cuisine. Intrigué, je l'aborde et tente d'amorcer la conversation en anglais. J'apprends alors que la jeune femme est turque et qu'elle est volontaire à l'auberge (hébergement gratuit contre quelques heures de travail par jour, un bon plan surtout pour l'auberge qui économise sur du travail salarié mais passons...).
Je comprends qu'elle a pas mal voyagé aussi mais à part cela, les présentations une fois faites, la conversation retombe assez vite et je n'insiste pas.
Pourtant deux jours après, c'est elle qui m'aborde, et dans un français impécable cette fois ! Nous commençons donc à converser en français, français qu'elle a étudié à l'université. Nous revenons sur son "volontariat" à l'auberge et j'apprends qu'elle est hébergée avec les autres dans un dortoir assez sale, mais au détour d'une phrase elle me dit qu'après ce qu'elle a connu au Kénia elle peut s'accomoder de tout désormais.
"Qu'est-ce que vous voulez dire ? Qu'avez-vous fait au Kénia ?"
"J'ai été volontaire là-bas, pendant trois semaines, et cela a été l'expérience à la fois la plus éprouvante et la plus riche de ma vie.", me répond-t'elle.
"Pourquoi ?"
"Les gens là-bas n'ont rien, ils n'ont absolument rien je veux dire... Je vivais avec une mère de famille qui avait le sida, et ses enfants. Le travail était plutôt facile : je devais rechercher des clients pour les vêtements en tissu que les femmes du village confectionnaient.
Mais les conditions de vie étaient terribles : le logement était fait avec de la taule et du tissu, les enfants jouaient dans l'eau qui servait pour les toilettes... La nuit au début je n'arrivais pas à dormir car il y avait des rats -des gros rats- dans l'habitation. Je ne pouvais pas supporter cela alors j'ai utilisé du poison pour les empoisonner. Mais les rats une fois morts, il a commencé à y avoir une odeur de pourri à l'intérieur. Le père de famille était parti car sa femme avait le sida, et quand les femmes ont le sida là-bas, les hommes les abandonnent avec leurs enfants. Il y a beaucoup de prostitution car les gens n'ont pas d'argent, c'est pour cela qu'il y a beaucoup de sida aussi.
Les repas étaient constitués d'une poudre de racine mélangée avec de l'eau, sans sel, et tellement amère ! Et c'était comme cela tous les jours et à tous les repas.
Quand je suis arrivée le premier jour, je voulais partir mais mon retour en avion était déjà réservé et je ne pouvais pas changer. Donc je suis restée les trois semaines.
Et pourtant après cette expérience je peux dire que désormais je peux vivre et accepter n'importe quoi. Cela m'a appris à relativiser et à accepter les choses ; avant j'étais bien trop exigeante, je ne me satisfaisais de rien. J'avais vraiment besoin de ça finalement pour guérir de mon insatisfaction. Finalement cela a été une super leçon pour moi et à la fin du séjour je voulais même rester trois semaines de plus..."
Cela fait réfléchir non ? Moi personnellement je ne le ferais pas. Je serais tenté pour vivre des expériences inédites voire un peu difficiles, mais pas à ce point-là. Ce qui m'a marqué, c'est quand elle m'a dit qu'elle avait eu besoin de vivre cela pour guérir d'un aspect de sa personnalité qui lui empoisonnait la vie... Et c'est aussi un peu comme si la vie l'avait guidée exactement là où il fallait qu'elle aille, pour faire l'expérience qu'elle avait besoin de vivre.
Comme quoi on dit généralement que tout est en soi, et c'est vrai, que tout est à l'intérieur. Mais quand on n'arrive pas à changer son intérieur, il reste toujours la possibilité de changer de cadre extérieur, ce qui nous amènera peut-être, par adaptation, à modifier notre monde intérieur.
Certains voyages "initiatiques" peuvent offrir ce genre d'opportunité...
mardi 12 mai 2015
mercredi 22 avril 2015
Images de Bilbao
Avant mon retour au pays, je voulais faire un détour par une region que je ne connaissais pas mais que j'ai toujours eu envie de decouvrir : le Pays Basque.
Mon séjour va surtout ici se faire dans l'une de ses capitales : Bilbao, qui compte environ 350 000 habitants.
Dès que j'arrive a Bilbao en covoiturage, une légère pluie fine est là pour nous accueillir : "Bienvenido a Bilbao" dit l'une de mes covoitureuses, elle-meme originaire de la région, sur le ton de la plaisanterie.
Ici le paysage est beaucoup plus vert qu'en Andalousie bien sûr, mais revers de la médaille, c'est parce-qu'il pleut beaucoup plus souvent aussi...
Bilbao est une ville qui a du charme, mais c'est aussi une ville où l'on peut vivre et travailler. Elle est la quatrieme ville la plus dynamique économiquement d'Espagne après Barcelonne, Madrid et Valence. Par comparaison San Sebastian l'autre grande ville de la région est davantage une ville purement touristique.
Images de ces quelques jours passes a Bilbao..
Ici le paysage est beaucoup plus vert qu'en Andalousie bien sûr, mais revers de la médaille, c'est parce-qu'il pleut beaucoup plus souvent aussi...
Bilbao est une ville qui a du charme, mais c'est aussi une ville où l'on peut vivre et travailler. Elle est la quatrieme ville la plus dynamique économiquement d'Espagne après Barcelonne, Madrid et Valence. Par comparaison San Sebastian l'autre grande ville de la région est davantage une ville purement touristique.
Images de ces quelques jours passes a Bilbao..
Nous sommes samedi soir, il est 21h00 : une partie de la foule quitte lentement les bars de la ville pour rentrer dans le stade pour voir le match de football "Bilbao contra Jetafe" |
21h30, puis 21h45 : la maree humaine se presse, lentement, vers le stade de plus en plus nombreuse... |
Quand la lutte sociale profite de la fête du foot pour se faire connaître... "POUR UN CONTRAT DE TRAVAIL DIGNE - Contractuels de la telephonie en lutte" |
Souvent a base d'oeufs, de fromage ou de pain (mais pas uniquement), il y en a de tous les genres et pour tous les goûts |
"Ce n'est pas le commerce qui naquit le premier, mais l'amitie." |
Sur le Puente del Arenal, le pont donnant sur le casco viejo (vieux centre ville) |
Un petit air d'Amsterdam, vous ne trouvez pas ? |
Toujours sur le puente del Arenal |
Insolite : comment faire sécher son linge dans une rue étroite |
Apres l'architecture ancienne, l'art moderne |
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samedi 18 avril 2015
L'Espagne du sud au nord
Apres trois semaines passees dans la province aride d'Almeria je quitte la région ce vendredi en covoiturage pour rejoindre les mesetas de la region de Castilla La Mancha (Madrid) : la contree d'origine de Don Quichotte !
Paysage aride dans la region d'Almeria : le desert de Tabernas (ou de nombreux westerns spaguettis furent tournes) n'est pas loin... |
Nous traversons la province de Jaen et ses oliviers a perte de vue...
Des monocultures d'oliviers pour un pays (l'Espagne) qui est tres certainement le premier producteur en Europe (devant l'Italie et la Grece) |
Un trajet fort agreable d'ailleurs avec deux espagnols interesses par ce que je pouvais dire au sujet de l'agriculture biologique en Espagne et ailleurs. Trajet qui m'a egalement permis de mesurer les progres accomplis quant a mon niveau d'espagnol cette fois. Je pense avoir autant progresse durant ces trois dernieres semaines passees a l'ashram que pendant les trois mois qui ont precede.
5 heures de voiture donc pour finalement atterir dans une auberge de jeunesse a metro Tirso de Molina a Madrid. Ambiance le soir de fiesta, d'alcool et de pauvrete a la fois (les backpackers (voyageurs en sac a dos), les touristes et les mendiants ne sont souvent qu'a quelques metres les uns des autres...), et qui ne me plait guere. La nuit est mauvaise de surcroit, car trop de bruit a l'exterieur...
Le lendemain, nouveau covoiturage avec un jeune couple d'espagnols et une jeune basquaise avec qui je pratique tantôt mon espagnol et elle tantôt son francais. 4 heures de voiture supplementaire donc pour arriver en Pays Basque, plus precisement a Bilbao, ou il fait plutôt gris, plutôt frais, mais ou le paysage est beaucoup plus verdoyant que dans le sud de l'Espagne.
En neufs heures de voiture du sud au nord, j'ai ainsi traverse toute l'Espagne, pour decouvrir une region tres differente et pourtant me paraissant tres familiere a la fois... J'ai peut être deja vecu par ici dans une autre vie, qui sait ?
En neufs heures de voiture du sud au nord, j'ai ainsi traverse toute l'Espagne, pour decouvrir une region tres differente et pourtant me paraissant tres familiere a la fois... J'ai peut être deja vecu par ici dans une autre vie, qui sait ?
Le nord de l'Espagne est tres vert car tres pluvieux |
vendredi 17 avril 2015
Visite d'une tienda ecologica
A Almeria ce jeudi, pendant mon "dia de descanso" (jour de repos), il fait "un tiempo de perro" (un temps de chien) : pluie, pluie, pluie...
Je vais pourtant visiter une boutique de produits bio à Almeria : eh oui, cela existe !
Cela s'appelle "Sabor a Vida" : ce n'est pas immense, plutôt plus petit que nos boutiques de produits bio en France, mais pas non plus ridicule. Je découvre beaucoup de produits que l'on peut aussi trouver en France, en particulier beaucoup de céréales (galettes de riz, céréales complètes, pain...), du lait végétal, des oeufs, etc. des produits pour la santé également.
Le rayon fruits et légumes en revanche me parait peu développé. Quelques bananes et oranges pour les fruits, quelques salades, tomates et concombres en guise de légumes et le tour est joué. Je questionne la caissière à ce sujet et la conversation s'engage.
Si les fruits et légumes sont quantitativement peu présents, c'est tout simplement parce qu'il s'agit de produits frais peu faciles à conserver. La clientelle ici est fidèle mais peu nombreuse, m'assure t'elle. La population d'Almeria est globalement peu sensibilisée à la consommation de produits biologiques, et les choses ne semblent évoluer que très lentement...
Il faut dire aussi que les produits bio sont ici très chers en comparaison des produits conventionnels (avec pesticides) : deux à trois plus chers en moyenne. Dans un pays qui subit encore la crise de plein fouet et où les gens ne roulent pas sur l'or, où les produits conventionnels de la "mer de plastique" toute proche innondent le marché et où le bio est encore à l'état de niche (un peu comme en France il y a dix ou quinze ans), le choix est vite fait. Il parait que dans le nord de l'Espagne, plus sensibilisée et où les gens sont plus riches, les choses sont un peu différentes.
L'Espagne est pourtant le premier producteur de produits bio en Europe, mais c'est beaucoup pour l'exportation. Il semble qu'en France ce soit l'inverse : la demande de bio en France etant superieure a l'offre, la France doit importer : en Espagne et en Italie bien sûr, mais aussi en Israël, Chine, etc.
Selon l'etude suivante, le marche du bio en France a encore progresse de 10% en 2014 :
http://www.rtl.fr/actu/economie/le-marche-du-bio-a-encore-progresse-de-10-en-2014-7777382304
Pour en savoir plus sur Sabor a Vida (en espagnol) :
http://almeriatendencias.com/2013/03/12/sabor-a-vida-mucho-mas-que-productos-ecologicos/
Je vais pourtant visiter une boutique de produits bio à Almeria : eh oui, cela existe !
Cela s'appelle "Sabor a Vida" : ce n'est pas immense, plutôt plus petit que nos boutiques de produits bio en France, mais pas non plus ridicule. Je découvre beaucoup de produits que l'on peut aussi trouver en France, en particulier beaucoup de céréales (galettes de riz, céréales complètes, pain...), du lait végétal, des oeufs, etc. des produits pour la santé également.
Le rayon fruits et légumes en revanche me parait peu développé. Quelques bananes et oranges pour les fruits, quelques salades, tomates et concombres en guise de légumes et le tour est joué. Je questionne la caissière à ce sujet et la conversation s'engage.
Si les fruits et légumes sont quantitativement peu présents, c'est tout simplement parce qu'il s'agit de produits frais peu faciles à conserver. La clientelle ici est fidèle mais peu nombreuse, m'assure t'elle. La population d'Almeria est globalement peu sensibilisée à la consommation de produits biologiques, et les choses ne semblent évoluer que très lentement...
La boutique propose également des activités dans le domaine du développement personnel (yoga, initiation à l'ayurvéda, etc.). |
L'Espagne est pourtant le premier producteur de produits bio en Europe, mais c'est beaucoup pour l'exportation. Il semble qu'en France ce soit l'inverse : la demande de bio en France etant superieure a l'offre, la France doit importer : en Espagne et en Italie bien sûr, mais aussi en Israël, Chine, etc.
Selon l'etude suivante, le marche du bio en France a encore progresse de 10% en 2014 :
http://www.rtl.fr/actu/economie/le-marche-du-bio-a-encore-progresse-de-10-en-2014-7777382304
La "mer de plastique" vue du petit village d'Enix où je me trouve |
http://almeriatendencias.com/2013/03/12/sabor-a-vida-mucho-mas-que-productos-ecologicos/
jeudi 9 avril 2015
Crise de l'eau
Un article que je viens de lire sur une revue espagnole : la crise de l'eau.
Si j'ai bien tout compris, le forum économique mondial 2015 et les experts concernés font apparaître la crise de l'eau, d'ici une décennie, comme le risque majeur numéro 1 pour la planète.
Comme autres risques majeurs, et parallèlement aux conflits entre états, viennent ensuite la propagation rapide et massive des maladies infectieuses (risque n°2), les armes de destruction massive (risque n°3) et la non adaptation au changement climatique à venir (risque n°5). Quel est le risque n°4 ? No se...
Le problème de l'eau fait partie des quatre risques les plus probables et dévastateurs pour l'humanité dans les années à venir.
Si la décennie précédente fut surtout dominée par les préoccupations financières et macro-économiques, désormais le problème de l'eau et de sa raréfaction à l'état potable, ainsi que le changement climatique sont appellés à prendre de plus en plus d'importance dans les années à venir.
C'est en effet un fait peu connu dans nos pays "développés", que l'eau courante et potable devient une chose de plus en plus rare sur le reste de la planète. La faute en revient-elle à la généralisation d'une agriculture intensive et polluante dont les sols et les nappes phréatiques sont les premières victimes ? Les secondes victimes sont les populations immigrées exploitées pour les besoins de la productivité. Les troisièmes ne sont autres que les consommateurs eux-mêmes et leur santé.
Dans la région d'Ameria par exemple, la "mer de plastique" (des serres à perte de vue) qui permet d'inonder nos marchés de fruits et légumes peu chers mais de priètre qualité constitue une catastrophe écologique car elle s'appuie sur l'utilisation intensive de la nappe phréatique existante mais qui s'épuise rapidement désormais. La mer de plastique n'a donc plus beaucoup d'avenir à long terme.
"L'exploitation de la tomate c’est environ 110 000 ouvriers agricoles dont 80 à 95 000 étrangers (marocains 50%, subsahariens, latinos et roumains). Parmi eux 20 à 40 000 sont illégaux. Ils vivent dans des HLM ou des cabanes (cortijos) au milieu des serres, des matériels et des produits chimiques. Le salaire officiel est de 44,40€/jour. Pour ces illégaux c’est 32 à 37 €/jour non déclarés. (...) Dans un kilo de tomate on trouvera : un goût insipide ; l’exploitation féroce des immigrés ; celle des chauffeurs routiers venus de l’Est ; la pollution produite par les camions..."
Suite de cet article très intéressant sur le blog :
http://www.leblogadupdup.org/2010/03/17/et-pour-quelques-tomates-de-plus/
Ou encore l'article suivant a propos de la fraise d'Espagne provenant du parc naturel de Donana, sur la côte ouest de l'Andalousie cette fois, a 65 km de Seville :
http://www.sante-nutrition.org/fraises-despagne-on-arrete-le-massacre/
Bref, si on en a les moyens, et je fais un peu de chauvinisme pour une fois, il vaut mieux privilégier les fruits et légumes des producteurs de nos régions, même non bio, plutôt que d'acheter fraises et pêches espagnoles à 1,5 € le kilo.
Si j'ai bien tout compris, le forum économique mondial 2015 et les experts concernés font apparaître la crise de l'eau, d'ici une décennie, comme le risque majeur numéro 1 pour la planète.
Comme autres risques majeurs, et parallèlement aux conflits entre états, viennent ensuite la propagation rapide et massive des maladies infectieuses (risque n°2), les armes de destruction massive (risque n°3) et la non adaptation au changement climatique à venir (risque n°5). Quel est le risque n°4 ? No se...
Le problème de l'eau fait partie des quatre risques les plus probables et dévastateurs pour l'humanité dans les années à venir.
Si la décennie précédente fut surtout dominée par les préoccupations financières et macro-économiques, désormais le problème de l'eau et de sa raréfaction à l'état potable, ainsi que le changement climatique sont appellés à prendre de plus en plus d'importance dans les années à venir.
C'est en effet un fait peu connu dans nos pays "développés", que l'eau courante et potable devient une chose de plus en plus rare sur le reste de la planète. La faute en revient-elle à la généralisation d'une agriculture intensive et polluante dont les sols et les nappes phréatiques sont les premières victimes ? Les secondes victimes sont les populations immigrées exploitées pour les besoins de la productivité. Les troisièmes ne sont autres que les consommateurs eux-mêmes et leur santé.
Dans la région d'Ameria par exemple, la "mer de plastique" (des serres à perte de vue) qui permet d'inonder nos marchés de fruits et légumes peu chers mais de priètre qualité constitue une catastrophe écologique car elle s'appuie sur l'utilisation intensive de la nappe phréatique existante mais qui s'épuise rapidement désormais. La mer de plastique n'a donc plus beaucoup d'avenir à long terme.
La mer de plastique dans la région d'Almeria : une catastrophe écologique et sociale |
Suite de cet article très intéressant sur le blog :
http://www.leblogadupdup.org/2010/03/17/et-pour-quelques-tomates-de-plus/
Ou encore l'article suivant a propos de la fraise d'Espagne provenant du parc naturel de Donana, sur la côte ouest de l'Andalousie cette fois, a 65 km de Seville :
http://www.sante-nutrition.org/fraises-despagne-on-arrete-le-massacre/
Bref, si on en a les moyens, et je fais un peu de chauvinisme pour une fois, il vaut mieux privilégier les fruits et légumes des producteurs de nos régions, même non bio, plutôt que d'acheter fraises et pêches espagnoles à 1,5 € le kilo.
Wwoofing entre plaisir et déplaisir...
Plaisir parce-que la semaine passée il a fait un temps magnifique, chaud et ensoleillé.
Déplaisir parce-que depuis trois jours il fait un vent violent et que cela rend tout plus difficile : le travail à l'extérieur bien sûr, mais aussi les moments de détente. Ici ils appellent cela viento (vent), moi j'appellerais plutôt cela tempestad (tempête). Il parait que de telles périodes de vent violent sont récurrentes dans la région.
Déplaisir lorsque ma journée consiste à mélanger et à peindre, toujours pareil pendant de longues heures, avec un collègue wwoofeur bien peu bavard parce-que lui considère cet exercice comme une méditation.
Plaisir lorsque je passe encore l'après-midi à peindre certes, mais aussi à discuter (en espagnol) avec mes collègues wwoofeurs et que du coup je ne vois pas le temps passer !
D'une façon générale, quand une activité est vécue avec joie ou avec intérêt, le temps passe plus vite et semble s'accélérer ; au contraire, quand on compte les heures ou même les minutes parce-qu'on n'aime pas ce qu'on fait, le temps semble ralentir, s'éterniser même ! Le monde est-il mal ou bien fait ? En positivant les choses, on pourrait dire que lorsque c'est facile, on avance vite, et que quand ça ne l'est pas, la vie nous donne du temps pour le transformer...
Déplaisir lorsque ma journée consiste à creuser seul un trou suffisamment large et profond pour y transplanter un arbuste (kaki en l'occurrence). C'est long, c'est dur et c'est physique. Dans ces moments-là, il m'arrive vraiment de me demander pourquoi je suis là...???
Allez creuse ! |
Plaisir lorsque j'ai la satisfaction d'avoir réalisé la tâche qui m'a été demandé, et de constater que je parviens (et que je m'habitue) à réaliser des travaux physiques qu'autrefois je ne me serais pas cru capable, ou seulement qu'avec grande difficulté.
Scier des buches, ou la "méditation" en mouvement... |
Déplaisir lorsque les autres wwoofeurs parlent en espagnol entre eux et semblent m'ignorer, et que ma difficulté à pratiquer la langue de Cervantes contribue à m'isoler.
Plaisir lorsque je parviens à m'intégrer dans le groupe et avoir de vraies discussions avec mes collègues wwoofeurs, et que je constate de surcroît que mon niveau en espagnol s'est amélioré de façon notable.
Plaisir de découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles personnes, déplaisir d'avoir laissé des lieux que je connais et des personnes que j'apprécie.
Wwoofing entre plaisir et déplaisir, comme tout voyage un peu long et lointain en somme... qui m'éloigne de mes habitudes et de mon confort, mais qui me fait découvrir le monde et un peu moi-même aussi...
La Carpetta à gauche et les tipies à droite : le tantra n'est pourtant pas d'origine amérindienne (plutôt indienne) |
samedi 4 avril 2015
Wwoofing à l'ashram Fuego Sagrado
Ou comment mon voyage se poursuit en cheminement intérieur.
Mon nouveau lieu de wwoofing se déroule dans un lieu assez particulier puisqu'il a lieu à l'ashram Fuego Sagrado, ou "Feu Sacré" en français, qui est un ashram de tantra traditionnel près d'Almeria.
Il ne s'agit donc pas d'une ferme biologique ou d'un projet écologique ou communautaire ; je suis ici plus dans une structure de type associatif à vocation de développement personnel et spirituel. Il y a bien un jardin cultivé de façon biologique, mais il n'est destiné qu'à l'usage interne et pas à la commercialisation, comme beaucoup de lieux où je suis passé par ailleurs.
Je ne suis plus seul puisque je fais la connaissance de trois autres wwoofeurs, mais on devrait parler ici plus de volontaires que de wwoofeurs. L'un d'entre eux, Carlos, un barcelonnais, est particulièrement sympathique et c'est l'occasion à la fois d'avoir des échanges intéressants et de pratiquer mon espagnol de façon intensive. De fait, la plupart des personnes que je côtoie dans le lieu ne parlent qu'espagnol, alors je pratique, je pratique...
Le lieu est beau, assez aride, mais beau. Et depuis mon arrivée ici j'ai la chance d'avoir du très beau temps, chaud et ensoleillé.
Pourtant les premiers jours j'avais déjà envie de partir : le travail était ou bien dur physiquement (creuser, bêcher, mélanger du ciment, du terreau et de l'eau pour obtenir du béton) ou bien long et ennuyeux (peindre), et cela 6 heures par jour ! De plus, et cela m'avait été précisé dès le départ, je ne pourrais prendre de repos qu'à partir du 8ème jour qui correspondait au début d'un séminaire -retraite- tantrique devant durer 3 jours à l'occasion de la semana santa (semaine sainte).
Autant dire que par moment j'avais un peu l'impression de me faire exploiter, d'autant plus que mon intégration dans le groupe des wwoofeurs et de la communauté en général n'était pas si aisée au départ. La difficulté de la langue y était aussi pour beaucoup. La nourriture et le logement étaient bons certes, les gens se montraient dans l'ensemble cordiaux, mais je trouvais qu'on me demandait vraiment beaucoup de travail en échange. Pourquoi faire tous ces efforts ? Pas pour simplement manger et dormir quand même !
Et pourtant progressivement , poco a poco, les choses allaient mieux. Comme je disais, j'avais par moment des échanges précieux avec certaines personnes, en particulier avec Carlos, et puis aussi je m'habituais au travail et essayais de le faire comme une méditation : un karma yoga en somme !
Et puis vient le séminaire de trois jours, auquel j'ai la possibilité de participer à titre gratuit, ce qui n'est pas mal. Le thème en est la méditation, le centrage intérieur, et la non communication ou communication partielle avec les autres participants, ce qui est par moment frustrant bien sûr, mais aussi intéressant.
Je devrais rester dans ce lieu près de trois semaines, je me questionne à rester davantage, mais je prendrai une décision à ce sujet après le séminaire.
Un wwoofing qui n'en est pas tout-à-fait un donc, et qui s'apparente davantage à une retraite active et spirituelle.
Mon nouveau lieu de wwoofing se déroule dans un lieu assez particulier puisqu'il a lieu à l'ashram Fuego Sagrado, ou "Feu Sacré" en français, qui est un ashram de tantra traditionnel près d'Almeria.
Il ne s'agit donc pas d'une ferme biologique ou d'un projet écologique ou communautaire ; je suis ici plus dans une structure de type associatif à vocation de développement personnel et spirituel. Il y a bien un jardin cultivé de façon biologique, mais il n'est destiné qu'à l'usage interne et pas à la commercialisation, comme beaucoup de lieux où je suis passé par ailleurs.
Vue sur la montagne alentour |
En bas : la balsa ou piscine à laquelle j'ai beaucoup travaillé (peinture) |
Le lieu est beau, assez aride, mais beau. Et depuis mon arrivée ici j'ai la chance d'avoir du très beau temps, chaud et ensoleillé.
Pourtant les premiers jours j'avais déjà envie de partir : le travail était ou bien dur physiquement (creuser, bêcher, mélanger du ciment, du terreau et de l'eau pour obtenir du béton) ou bien long et ennuyeux (peindre), et cela 6 heures par jour ! De plus, et cela m'avait été précisé dès le départ, je ne pourrais prendre de repos qu'à partir du 8ème jour qui correspondait au début d'un séminaire -retraite- tantrique devant durer 3 jours à l'occasion de la semana santa (semaine sainte).
La cuisine à droite et la salle à manger à gauche |
Et pourtant progressivement , poco a poco, les choses allaient mieux. Comme je disais, j'avais par moment des échanges précieux avec certaines personnes, en particulier avec Carlos, et puis aussi je m'habituais au travail et essayais de le faire comme une méditation : un karma yoga en somme !
Et puis vient le séminaire de trois jours, auquel j'ai la possibilité de participer à titre gratuit, ce qui n'est pas mal. Le thème en est la méditation, le centrage intérieur, et la non communication ou communication partielle avec les autres participants, ce qui est par moment frustrant bien sûr, mais aussi intéressant.
Le "palace" où je vis actuellement... |
Un wwoofing qui n'en est pas tout-à-fait un donc, et qui s'apparente davantage à une retraite active et spirituelle.
samedi 28 mars 2015
En route pour Almeria
Jeudi matin, en bus, de Cadiar dans les Alpujarras jusqu'à Almeria, je traverse une "mer de plastiques", la mar de invernaderos (serres). On m'en avait parlé, mais là je l'ai vu de mes yeux vus. Sur plusieurs dizaines de kilomètres, des serres se profilent à gauche et à droite de la route qui longe le bord de mer et me mène à Almeria. Il y en a partout, cela semble avoir poussé comme des champignons géants. Ce n'est guère esthétique, catastrophique même au niveau visuel.
Ces serres existent jusqu'à proximité même la ville d'Almeria.
Je note au passage dans le bus plus d'étrangers d'origine africaine que je n'en ai vu jusqu'à présent : certainement nombre d'entre eux travaillent dans les serres en question, et dans des conditions de travail sans doûte déplorables...
Ce sont dans ces serres que sont produites une grande partie des fruits et légumes qui nous viennent d'Espagne et que nous retrouvons dans nos supermarchés en France.
J'arrive donc à Almeria et découvre une ville que je ne qualifierais pas de belle, mais d'intéressante... -et de peu onéreuse- à visiter. Peu onéreuse car un grand nombre de monuments sont ou gratuits ou très bon marché. J'ai ainsi visité gratuitement la forteresse maure d'Almeria, la Alcazaba, qui domine la ville : 1430 mètre de périmètres de murailles, l'une des constructions musulmanes les plus grandes d'Espagne...
Comme dans toutes les villes que j'ai eu l'occasionde visiter (sauf Séville ?), Almeria a également son marché couvert : le rez de chaussée est constitué de nombreux étalages de fruits et légumes qui, contraiment à ce que j'aurais pensé de prime abord (présence toute proche de la mer de plastiques oblige), ne sont pas si bon marché que cela.
A l'office de tourisme on vous donne un petit plan de la ville avec plusieurs itiénraires suggérés : Almeria de cine, Almeria musulmana, Almeria chistiana y Almeria burguesa. Mais je n'ai guère eu le temps d'aller plus loin que la visite de la forteresse et du marché, car Cor, le coordinateur de l'Asram "Fuego Sagrado", est venu me chercher le soir même, pour mon nouveau -dernier ?- wwoofing en Andalousie et en Espagne.
La mer de plastique |
Je note au passage dans le bus plus d'étrangers d'origine africaine que je n'en ai vu jusqu'à présent : certainement nombre d'entre eux travaillent dans les serres en question, et dans des conditions de travail sans doûte déplorables...
Ce sont dans ces serres que sont produites une grande partie des fruits et légumes qui nous viennent d'Espagne et que nous retrouvons dans nos supermarchés en France.
J'arrive donc à Almeria et découvre une ville que je ne qualifierais pas de belle, mais d'intéressante... -et de peu onéreuse- à visiter. Peu onéreuse car un grand nombre de monuments sont ou gratuits ou très bon marché. J'ai ainsi visité gratuitement la forteresse maure d'Almeria, la Alcazaba, qui domine la ville : 1430 mètre de périmètres de murailles, l'une des constructions musulmanes les plus grandes d'Espagne...
La Alcazaba |
El mercado central de Almeria |
dimanche 22 mars 2015
Wwoofing made in England
Après quelques jours passés dans une auberge de jeunesse à Grenade, je me retrouve depuis mardi soir pour mon nouveau wwoofing dans une ferme dans les Alpujarras, à 70 km environ au sud de Grenade, près du village de Cadiar. La ferme est tenue par un couple d'anglais d'une cinquantaine d'année, Marc et Niki, vivant ici depuis 12 ans. Ils ont deux chiens, un chat, quelques poules, des poissons, et surtout deux chevaux, pratiquent l'équitation avec passion, et organisent chaque année une compétition festive autour de l'équitation, dénommée "Lobrasan Stakes".
Ils n'ont pas d'activité professionnelle régulière et donc ont peu d'argent. Marc travaille de temps en temps comme maçon et Niki donne des cours d'anglais dans la région. Mais cette façon de vivre semble leur convenir : Marc me dit qu'il n'aime pas travailler trop, qu'il préfère "enjoy his life", c'est-à-dire apprécier sa vie. Ils sont aussi assez alternatifs : toilettes sèches et panneaux solaires pour l'électricité.Le paysage est à nouveau magnifique, même si le temps cette semaine fut très nuageux et pluvieux. Et à nouveau je suis isolé de tout, la ferme étant seulement entourée de quelques voisins de nationalités diverses : anglais, allemand et espagnol.
Je suis bien logé, avec un grand lit, et les repas, que je partage quotidiennement avec mes hôtes, sont bons. Comme quoi ce n'est pas parce-que l'on est anglais qu'on ne sait pas cuisiner ! L'entente avec mes hôtes est bonne : Marc en particulier est simple et agréable à vivre : il ne veut pas se prendre la tête dans la vie. Sa femme Niki est sympathique aussi mais plus réfléchie ; c'est elle qui assure la logistique et l'organisation. Bien sûr c'est l'occasion pour moi de pratiquer mon anglais de manière intensive.
Le travail qui m'a été proposé cette semaine était plutôt physique : le couple avait deux abris dans un champs qu'ils voulaient démonter. J'ai donc été amené à creuser, et casser du béton avec un gros marteau pour enlever les fondations des abris. Au début je pensais qu'on y arriverait jamais. Mais finalement nous avons réussi à tout démonter en trois jours. J'ai aussi fait du désherbage, ramassé du crottin de cheval et labouré le jardin.
Cela faisait deux semaines que je faisais davantage le touriste que le wwoofeur, et je voulais me prouver que j'étais encore wwoofeur, et donc que j'étais prêt à faire les efforts qu'il fallait pour en mériter le "titre". C'est aussi une façon pour moi de ne pas trop m'éloigner du monde du travail. Mais ce n'est pas toujours facile la vie de wwoofeur : à certains moments cela ressemble à des vacances à la ferme certes, mais à d'autres on se demande vraiment ce qu'on fout là, à travailler souvent seul, sur du travail souvent physique, avec du temps maussade régulièrement (nous sommes encore en hiver), et pendant de longues heures (5 heures par jour en moyenne excepté le week-end)...!
Alors je fais des pauses régulièrement, je me répète inlassablement à propos de cette expérience "j'en fais quelque chose d'agréable" et je bois du thé.
Ce qui est le plus difficile pour moi, c'est de travailler seul. Les hôtes peuvent parfois avoir du mal à le comprendre car ce sont des gens qui, vivant à la campagne, ont l'habitude de travailler seul. Alors que pour moi il est important de ne pas travailler seul trop longtemps. Car quand on est à plusieurs, même si le travail est dur ou peu intéressant, ça passe... On peut même se surprendre à trouver vraiment agréable de faire des travaux difficiles dans le froid et sous la pluie quand on le fait à plusieurs et que l'ambiance est bonne. L'esprit d'équipe, voilà ce qui me revivifie !
Aujourd'hui c'est mon "day off", mon jour de repos, les vacances à la ferme quoi !
J'en profite pour faire une promenade aux alentours dans les Alpujarras, avec rendez-vous dans le bar du village voisin avec mes hôtes partis à cheval quelque temps après moi. Ce sera aussi l'occasion pour moi de faire un petit tour à cheval sur le chemin du retour, guidé par Marc !
Plus que deux jours encore et je repars direction Almeria pour mon prochain wwoofing : je vais rejoindre une communauté spirituelle tantrique qui accueille également des wwoofeurs. J'ignore si je vais m'y plaire, ce sera encore pour moi une nouvelle expérience, mais je sais que j'y trouverai une orientation spirituelle et que je serai en groupe, ce qui répond à un besoin actuel de ma part.
La mare aux poissons : il y en a peut-être une cinquantaine qui gobent la majorité des moustiques du lieu |
Vue sur la montagne alentour |
La ferme |
"Sois tellement heureux que quand les autres te regardent ils deviennent heureux eux aussi" |
"Vis, ris, aime" |
"Un verre de vin c'est bon... Mais une bouteille c'est vraiment excellent !" |
Des "choses" abandonnées ici ou là... |
Ou insolites... |
Alors je fais des pauses régulièrement, je me répète inlassablement à propos de cette expérience "j'en fais quelque chose d'agréable" et je bois du thé.
Ce qui est le plus difficile pour moi, c'est de travailler seul. Les hôtes peuvent parfois avoir du mal à le comprendre car ce sont des gens qui, vivant à la campagne, ont l'habitude de travailler seul. Alors que pour moi il est important de ne pas travailler seul trop longtemps. Car quand on est à plusieurs, même si le travail est dur ou peu intéressant, ça passe... On peut même se surprendre à trouver vraiment agréable de faire des travaux difficiles dans le froid et sous la pluie quand on le fait à plusieurs et que l'ambiance est bonne. L'esprit d'équipe, voilà ce qui me revivifie !
Aujourd'hui c'est mon "day off", mon jour de repos, les vacances à la ferme quoi !
J'en profite pour faire une promenade aux alentours dans les Alpujarras, avec rendez-vous dans le bar du village voisin avec mes hôtes partis à cheval quelque temps après moi. Ce sera aussi l'occasion pour moi de faire un petit tour à cheval sur le chemin du retour, guidé par Marc !
Marc et Niki à cheval |
dimanche 15 mars 2015
Wwoofing bucolique
Lors de mon voyage en wwoofing, je me retrouve régulièrement dans des situations ou des lieux inédits et surprenants.
Ainsi lors de mon dernier wwoofing, je me suis retrouvé dans un lieu réellement magnifique, logeant dans une caravane à quelques kilomètres du ravissant village de Frigiliana sur la Costa del sol, et avec une vue imprenable à la fois sur la mer et sur la montagne.
Niveau propreté c'était plutôt limite : pas d'eau chaude, juste possibilité de prendre des douches froides, et côté confort, disons que c'était du genre rustique : une caravane en désordre, mais qui un charme très bucolique, avec quelques messages inattendus (dont l'un en français !) à l'intérieur :
Mon hôte, Jose, était un espagnol du cru, vivant avec sa femme et leurs deux jeunes enfants. Ils ne parlaient qu'espagnol, ou presque, l'occasion pour moi de pratiquer mon espagnol.
Le premier jour de travail, je suis dans le huerto : un superbe jardin sur trois niveaux (nous sommes sur le flanc de la vallée), et sous les directives de Jose, je désherbe le jardin toute la matinée, jusqu'à 14h30 environ ; après quoi, je viens déjeuner avec la famille. Il est prévu que ce soit ainsi tous les jours : je travaille la matin jusqu'en début d'après-midi, je déjeune avec eux, puis mes fins de journée sont libres, et le soir je dîne seul avec les légumes et fruits du jardin mis à ma disposition.
Le problème, c'est que mon hôte veut que je m'engage sur ce programme pour trois semaines au minimum, je suis seul, et il n'est pas prévu que je reçoive la compagnie d'un second wwoofeur pour le moment. C'est surtout cela qui m'a fait fuir : la perspective de la solitude, alors que le lieu me plaisait par ailleurs.
Alors, comme à regret, j'ai dit dès le lendemain à mon hôte que je ne pouvais pas rester : "Lo siento, pero estoy demasiado solo aqui", lui dis-je. "Je suis désolé, mais je suis trop seul ici".
"Es como quieres, es tu vida". "C'est comme tu veux, c'est ta vie", me répond-il.
Alors je suis parti, en stop, direction Grenade, regrettant ce lieu pourtant magique et porteur de valeurs écologiques qui m'étaient chères, mais n'acceptant pas de devoir supporter cette solitude pendant trois semaines. Une semaine à ce régime m'aurait convenu pourtant, mais pas trois.
Et je me dis à ce moment-là que la prochaine fois je vais trouver un lieu où je serai moins seul cette fois. Peut-être vais-je trouver oui, mais j'aurai quand même des regrets - et des doûtes - sur le fait d'être parti si vite et en quelque sorte d'avoir refusé l'expérience qui m'était offerte...
Ainsi lors de mon dernier wwoofing, je me suis retrouvé dans un lieu réellement magnifique, logeant dans une caravane à quelques kilomètres du ravissant village de Frigiliana sur la Costa del sol, et avec une vue imprenable à la fois sur la mer et sur la montagne.
Niveau propreté c'était plutôt limite : pas d'eau chaude, juste possibilité de prendre des douches froides, et côté confort, disons que c'était du genre rustique : une caravane en désordre, mais qui un charme très bucolique, avec quelques messages inattendus (dont l'un en français !) à l'intérieur :
Avec le fauteuil et la chaise, bucolique, non ? |
La vie de hyppie dont j'ai toujours rêvé ! |
Le lit, plutôt grand. Le premier soir une tarentule s'est présentée pour venir m'accueillir... |
Mon festin le soir de mon arrivée : du pain bio fort goutteux, des tomates et de l'avocat du jardin. |
Le premier jour de travail, je suis dans le huerto : un superbe jardin sur trois niveaux (nous sommes sur le flanc de la vallée), et sous les directives de Jose, je désherbe le jardin toute la matinée, jusqu'à 14h30 environ ; après quoi, je viens déjeuner avec la famille. Il est prévu que ce soit ainsi tous les jours : je travaille la matin jusqu'en début d'après-midi, je déjeune avec eux, puis mes fins de journée sont libres, et le soir je dîne seul avec les légumes et fruits du jardin mis à ma disposition.
Le problème, c'est que mon hôte veut que je m'engage sur ce programme pour trois semaines au minimum, je suis seul, et il n'est pas prévu que je reçoive la compagnie d'un second wwoofeur pour le moment. C'est surtout cela qui m'a fait fuir : la perspective de la solitude, alors que le lieu me plaisait par ailleurs.
Alors, comme à regret, j'ai dit dès le lendemain à mon hôte que je ne pouvais pas rester : "Lo siento, pero estoy demasiado solo aqui", lui dis-je. "Je suis désolé, mais je suis trop seul ici".
"Es como quieres, es tu vida". "C'est comme tu veux, c'est ta vie", me répond-il.
Alors je suis parti, en stop, direction Grenade, regrettant ce lieu pourtant magique et porteur de valeurs écologiques qui m'étaient chères, mais n'acceptant pas de devoir supporter cette solitude pendant trois semaines. Une semaine à ce régime m'aurait convenu pourtant, mais pas trois.
Et je me dis à ce moment-là que la prochaine fois je vais trouver un lieu où je serai moins seul cette fois. Peut-être vais-je trouver oui, mais j'aurai quand même des regrets - et des doûtes - sur le fait d'être parti si vite et en quelque sorte d'avoir refusé l'expérience qui m'était offerte...
Ecrit dans la caravane |
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