dimanche 15 mars 2015

Wwoofing bucolique

Lors de mon voyage en wwoofing, je me retrouve régulièrement dans des situations ou des lieux inédits et surprenants.

Ainsi lors de mon dernier wwoofing, je me suis retrouvé dans un lieu réellement magnifique, logeant dans une caravane à quelques kilomètres du ravissant village de Frigiliana sur la Costa del sol, et avec une vue imprenable à la fois sur la mer et sur la montagne.
Niveau propreté c'était plutôt limite : pas d'eau chaude, juste possibilité de prendre des douches froides, et côté confort, disons que c'était du genre rustique : une caravane en désordre, mais qui un charme très bucolique, avec quelques messages inattendus (dont l'un en français !) à l'intérieur :
Avec le fauteuil et la chaise, bucolique, non ?
La vie de hyppie dont j'ai toujours rêvé !
Le lit, plutôt grand. Le premier soir une tarentule s'est présentée pour venir m'accueillir...
Mon festin le soir de mon arrivée : du pain bio fort goutteux, des tomates et de l'avocat du jardin.
Mon hôte, Jose, était un espagnol du cru, vivant avec sa femme et leurs deux jeunes enfants. Ils ne parlaient qu'espagnol, ou presque, l'occasion pour moi de pratiquer mon espagnol.
Le premier jour de travail, je suis dans le huerto : un superbe jardin sur trois niveaux (nous sommes sur le flanc de la vallée), et sous les directives de Jose, je désherbe le jardin toute la matinée, jusqu'à 14h30 environ ; après quoi, je viens déjeuner avec la famille. Il est prévu que ce soit ainsi tous les jours : je travaille la matin jusqu'en début d'après-midi, je déjeune avec eux, puis mes fins de journée sont libres, et le soir je dîne seul avec les légumes et fruits du jardin mis à ma disposition.

Le problème, c'est que mon hôte veut que je m'engage sur ce programme pour trois semaines au minimum, je suis seul, et il n'est pas prévu que je reçoive la compagnie d'un second wwoofeur pour le moment. C'est surtout cela qui m'a fait fuir : la perspective de la solitude, alors que le lieu me plaisait par ailleurs.

Alors, comme à regret, j'ai dit dès le lendemain à mon hôte que je ne pouvais pas rester : "Lo siento, pero estoy demasiado solo aqui", lui dis-je. "Je suis désolé, mais je suis trop seul ici".
"Es como quieres, es tu vida". "C'est comme tu veux, c'est ta vie", me répond-il.

Alors je suis parti, en stop, direction Grenade, regrettant ce lieu pourtant magique et porteur de valeurs écologiques qui m'étaient chères, mais n'acceptant pas de devoir supporter cette solitude pendant trois semaines. Une semaine à ce régime m'aurait convenu pourtant, mais pas trois.
Et je me dis à ce moment-là que la prochaine fois je vais trouver un lieu où je serai moins seul cette fois. Peut-être vais-je trouver oui, mais j'aurai quand même des regrets - et des doûtes - sur le fait d'être parti si vite et en quelque sorte d'avoir refusé l'expérience qui m'était offerte...
Ecrit dans la caravane

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