jeudi 5 mars 2015

Une rencontre

Pour moi, ce qui fait les voyages, ce sont les rencontres, en tout cas en grande partie ; et parfois certaines rencontres peuvent vous marquer profondément. Pas forcément par le charisme particulier de la personne, mais par le message qu'elle porte en elle. C'est le message qui compte plus que le messager en quelque sorte...

Hier j'ai fait la connaissance de Juan, qui m'hébergeait chez lui à Tarifa via le site Airbnb. Enseignant de Chi Kong, il m'a proposé de participer gratuitement à son cours, puis après le cours nous avons bavardé tranquillement chez lui autour d'une salade.

Je lui ai alors fait part du fait que j'ai pris conscience lors de la séance que je n'aime pas sentir mon corps, que cela ne m'est ni naturel ni agréable. Il m'a répondu que d'après lui le corps et l'esprit, quand nous sommes enfants, sont unis et qu'avec les jugements que nous recevons de l'extéreur vers 7 ou 8 ans ou plus, vient la séparation du corps et du mental. Le Chi Kong vise justement à réunir ce qui a été désuni, comme le yoga sûrement. C'est un long apprentissage selon lui, mais qui finit par porter ses fruits et aide à trouver la paix, en particulier dans les moments difficiles de l'existence.
Les dunes et la plage de Tarifa, ville très réputée pour le surf. Au carrefour de la mer méditérrannée et de l'océan atlantique, il y fait un vent terrible.
Nous avons aussi parlé de wwoofing et de lieux soutenables et autogérés. Il finit par me dire :
"En todos los lugares hay los mismos problemas : hay leaders, hay contre leaders, hay luchas entre personas..." Quoique tu fasses et où que tu vives, que tu fasses de la politique ou de l'écologie, que tu veuilles "changer le monde" ou non, les mêmes difficultés surviennent, les mêmes luttes de pouvoir et d'égo subsistent et persistent.

Je lui pose alors la question :
"Entonces hay nada que hacer ?" "Alors il n'y a rien à faire ?"

Et alors il me donne cette réponse simple que je connais déjà mais qui résonne en moi comme une piqûre de rappel : "Je pense qu'il faut faire comme disait Ghandi : "Soyez le changement que vous voulez pour le monde", commencez par vous changer vous-même, et cela aura un impact sur votre entourage et cela changera le monde. Car si vous voulez changer les choses à l'extérieur mais que vous-même n'êtes pas bien avec vous-même, cela impactera négativement tout ce que vous toucherez..."

J'ajouterais pour ma part que pour les personnes les plus ambitieuses ou les plus fortes, qui veulent toujours "changer le monde" ou tout au moins y contribuer, les deux se complétent et se soutiennent mutuellement : changer l'intérieur, changer l'extérieur, puis revenir vers l'intérieur, encore et encore, mais c'est un travail de longue haleine réservé aux personnes les plus persévérantes et les plus authentiques.

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